L’école « autrichienne » et l’esprit scientifique

Il me semble justifié de supposer qu’un grand nombre de lecteurs du présent magazine apprécient ce qu’on appelle la théorie économique autrichienne (qui a été initialement élaborée par des auteurs d’origine autrichienne, à savoir Carl Menger, Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek). Or une chose m’intrigue depuis longtemps et elle peut aussi intriguer un grand nombre des amateurs de la théorie autrichienne : la théorie autrichienne est la seule théorie « vraie » car elle est cohérente avec la nature même des hommes (et de la société), mais elle est marginale car elle est ignorée par la majorité des gens, même les spécialistes de la théorie économique.

Bien sûr, Friedrich Hayek avait l’habitude de dire que les gens pensaient autrement principalement parce qu’ils ne connaissaient pas l’économie autrichienne. Cependant, on peut se demander pourquoi les processus de diffusion des idées sont tels que certaines idées (les bonnes idées) ne sont pas connues et ne sont pas portées à la connaissance de la plupart des gens. Pourquoi, par exemple, le mode de pensée instinctif des individus actuels, en particulier des universitaires, est-il keynésien et non autrichien ? Le keynésianisme a dû gagner sa place. Comment y est-il parvenu ? Hayek a souligné les talents de Keynes pour faire la publicité de sa propre théorie. Mais cela implique-t-il que le produit que l’on pourrait vouloir « vendre » (et que l’on pourrait appeler « l’authrichianisme ») est difficile à vendre ou que les « autrichiens » sont de mauvais vendeurs ?

Pour beaucoup d’entre nous l’approche autrichienne de l’économie et des sciences sociales peut sembler si évidente, si naturelle, si facile, que nous pouvons nous demander pourquoi elle n’est pas reconnue comme telle par les autres. Et dans un certain sens, je suis surpris de l’existence de tous ces écrivains à la mode, non-autrichiens, qui sont capables d’écrire des pages et des pages de déclarations qui manquent de signification et d’envelopper le lecteur dans des nuages de mots impressionnants.

Pour tenter de répondre à ces questions, je me permets de tirer quelques leçons de ma propre expérience. J’ai été formé à l’Université de Paris par des économistes qui cultivaient davantage les bons sentiments que la bonne économie. Après cinq ans de formation en économie, j’ai eu le sentiment de n’avoir presque rien appris à l’Université. Par exemple, j’ai dû attendre quatre ans avant d’entendre parler de ce qu’on appelle une « fonction de production », qui devrait être considérée comme un point de départ, non pas pour un économiste autrichien, mais pour un économiste traditionnel. Malgré cela, j’ai peut-être acquis la connaissance que l’économie concerne les individus et la rationalité individuelle et que, comme le souligne Ayn Rand, on peut comprendre la société en étudiant les individus, mais qu’on ne peut pas comprendre les individus en étudiant la société. À cette époque, nous étions un tout petit groupe de personnes qui partageaient la même impression, qui savaient qu’elles n’avaient pas appris grand-chose à l’Université et qu’elles devaient apprendre par elles-mêmes. Nous avons donc décidé de créer un séminaire permanent, appelé « Séminaire de théorie économique Jean-Baptiste Say ». C’était à la fois un hommage à notre penchant libéral et une provocation envers nos professeurs de l’Université de Paris. Nous prenions un risque, car nous devions passer un concours national pour devenir professeurs et notre inclination n’était partagée par aucun de nos professeurs. On nous accusait d’être libéraux, certes, mais aussi de suivre le modèle anglo-saxon dans le sillage de l’impérialisme, simplement parce que nous lisions des revues comme l’American Economic Review ou le Journal of Political Economy !

Je me permets de donner une anecdote. Je me souviens d’une réunion spéciale de notre séminaire à laquelle Jacques Rueff avait accepté de venir discuter avec nous. Pour une raison ou une autre, l’un d’entre nous avait écrit au tableau les équations de base du modèle keynésien. Jacques Rueff était incapable d’en comprendre le sens et nous étions très surpris, car nous avions été éduqués avec ce modèle et il nous semblait être une description correcte du monde. Et il nous semblait si cohérent !

Malgré cette éducation et ces préjugés, nous avions décidé d’écrire un livre sur l’hypothèse du revenu permanent (développée en particulier par Milton Friedman), ce que nous avons fait. Il avait le mérite de nous aider à comprendre les choix rationnels des individus dans le temps. En ce qui concerne l’économie autrichienne, j’étais dans cet état d’ignorance auquel j’ai fait référence précédemment. Mais je pouvais être prêt à accepter le message autrichien et cela m’est venu ensuite tout naturellement. Je me souviens que l’un de mes premiers contacts avec la pensée autrichienne fut un pamphlet de Hayek publié par l’IEA (Institute of Economic Affairs). J’ai été très excité à la lecture de la toute première page qui, à elle seule, a créé une sorte de révolution intellectuelle dans mon esprit. Et la même chose s’est produite plus tard à la lecture de Denationalisation of Money : Après avoir lu deux ou trois pages, j’étais tellement excité que j’ai moi-même écrit plusieurs pages sur le sujet avant de poursuivre ma lecture. J’avais l’impression d’être un « économiste autrichien » depuis longtemps, alors que je ne savais pas que l’économie autrichienne existait.

J’ai simplement élaboré mes remarques à partir de ma propre expérience pour illustrer cette idée selon laquelle les universitaires et leurs étudiants ne sont pas autrichiens simplement parce qu’ils ne connaissent pas l’économie autrichienne. Et aussi pour souligner l’idée selon laquelle il peut y avoir un processus naturel d’apprentissage conduisant d’une éducation en théorie économique traditionnelle à la théorie de l’économie autrichienne. En fait, les deux théories partagent exactement le même point de départ, à savoir l’hypothèse individualiste exprimée, par exemple, par la théorie de l’utilité marginale. Mais elles aboutissent à des conclusions divergentes et souvent même opposées, ce qui semble étrange car la rigueur de raisonnement devrait conduire aux mêmes conclusions. Si, comme je le pense, l’économie autrichienne est la seule approche correcte des problèmes humains, il doit y avoir une faille quelque part dans le développement de l’autre théorie économique, une sorte de saut d’un raisonnement justifié à un autre injustifié. Et en fait, il existe un tel défaut, un tel saut, mais la plupart des économistes ne le voient pas ou ne veulent pas le voir. Je reviendrai ultérieurement à ce point important.

Cependant, une fois de plus, on doit se tourner vers une autre question : pourquoi tant d’économistes n’ont-ils pas l’occasion de se confronter à l’économie autrichienne ? Comment expliquer que cet enthousiasme qu’on a éventuellement pour l’économie autrichienne ne soit pas partagé par un plus grand nombre de personnes à qui on essaie de transmettre le message intellectuel ?

La première explication qui me vient à l’esprit est la suivante : Ce qui nous semble si évident ne l’est pas pour d’autres esprits différents. J’ai déjà souligné que la cohérence et la rigueur de l’économie autrichienne la rendent particulièrement fascinante. Mais qu’entendons-nous par « rigueur » ? En fait, il existe deux concepts différents de rigueur et il faut distinguer la rigueur formelle, à savoir la capacité de passer logiquement d’un énoncé à l’autre, et la rigueur conceptuelle, à savoir la capacité de bien comprendre le sens des mots que l’on utilise.

Un économiste mathématicien a surtout besoin de la première forme de rigueur, comme c’est plus ou moins le cas pour un physicien. À titre d’exemple, on m’a raconté que, dans une célèbre Université d’été en économie et en mathématiques, les participants développaient de nouvelles relations mathématiques et, ensuite, ils ont décidé arbitrairement que telle variable pouvait être le revenu national, telle autre l’investissement, etc. Et ils avaient certainement le sentiment de développer une approche scientifique de l’économie. La plupart des modèles économiques consistent à dériver des implications logiques de relations a priori entre des concepts définis arbitrairement et souvent vagues. À titre d’exemple, on peut penser effectivement que le concept de revenu pourrait ne pas exister (contrairement, par exemple, au concept d’utilité subjective). Pourtant, de nombreux économistes, et pas seulement les keynésiens, ne s’interrogent pas sur la signification de ce concept et partent de celui-ci pour développer leurs constructions théoriques ou économétriques.

L’économiste autrichien a besoin des deux types de rigueur. L’a-priorisme logique a certainement besoin de rigueur formelle, comme tout raisonnement : des déclarations incohérentes ne peuvent pas être appelées raisonnement. Mais l’a-priorisme logique est principalement basé sur des concepts significatifs. De ce point de vue, être un économiste autrichien implique de posséder les deux capacités. Pour avoir une telle attitude dans la pensée, il faut avoir certaines qualités spécifiques. Tout d’abord, il faut être capable de s’élever au haut niveau d’abstraction qu’implique la nature purement subjective de ce que l’on étudie et il faut comprendre précisément la signification des concepts que l’on utilise.

Prenons à nouveau l’exemple du concept de « revenu ». Je m’y réfère, car je crois que l’utilisation de ce concept est vraiment ce qui différencie les « non-autrichiens » des « autrichiens ». En fait, le concept de revenu n’a pas de sens dans la mesure où il n’est pas le déterminant de l’action humaine. Mais les gens ont l’illusion de comprendre parfaitement ce qu’est le revenu, puisqu’ils rencontrent tous les jours quelque chose qui s’appelle « revenu », qui semble bien défini et auquel on peut donner une forme mesurable, comme c’est le cas par exemple avec l’impôt sur le revenu. Par conséquent, une fois que l’on a défini et mesuré quelque chose qui est, en fait arbitrairement, appelé « revenu », on peut développer toutes sortes de relations entre le revenu et certaines autres variables. La rigueur formelle est suffisante à cette fin et, à partir d’un concept assez vide de sens fondamental, on peut développer ce qui semble être une approche scientifique de l’économie.

La méthodologie même de l’économie autrichienne peut aider à comprendre pourquoi il est difficile d’être un économiste autrichien, puisqu’elle est contraire à la méthodologie qui est largement acceptée par les universitaires ou même par les profanes. Tout effort scientifique consiste à trouver un principe simple pour expliquer des phénomènes complexes. Le fonctionnement des sociétés humaines est plus complexe que celui de n’importe quel système physique et, contrairement à ce qui est généralement admis, en ce sens être économiste est plus difficile qu’être physicien ou biologiste. Mais la complexité du domaine n’implique pas que les principes explicatifs doivent également être complexes, bien au contraire, puisqu’il est d’autant plus nécessaire de mettre de l’ordre dans cette réalité.

Cette complexité des phénomènes humains n’a cependant pas empêché les économistes autrichiens de découvrir un principe explicatif très puissant, la rationalité des personnes agissantes. Toutes les affirmations en économie peuvent être logiquement dérivées de ce principe de base. Mais le contraste entre l’apparente simplicité de ce principe et la complexité de la réalité humaine est tel que beaucoup de gens ne considèrent pas comme scientifique l’approche a priori. Pour eux, plus l’explication est complexe, plus elle semble être scientifique. Et bien souvent, plus elle est mathématique, plus elle semble proche des sciences naturelles, et plus elle paraît sérieuse. Je ne m’étendrai pas sur ces points vis-à-vis de ceux qui connaissent la méthodologie autrichienne. Mais je me permets plutôt d’aborder un autre aspect de cette question et de rechercher les raisons possibles qui rendent difficile l’acceptation de la méthodologie autrichienne.

Comme on le sait sans doute, Murray Rothbard, dans sa splendide histoire de la pensée économique, a expliqué pourquoi les anciens économistes français des XVIIIe et XIXe siècles pouvaient être considérés comme les précurseurs des économistes autrichiens. Et il se demandait pourquoi leur compréhension des phénomènes économiques a été oubliée, surtout, je dois le dire, en France. Une des raisons qu’il donne est qu’ils ont commis une grande faute : ils écrivaient clairement et simplement ! Ils n’étaient donc pas considérés comme sérieux et scientifiques.

Comme l’écrivait Frédéric Bastiat :

« Les faits économiques agissent et réagissent les uns sur les autres de telle sorte que, étant tour à tour causes et conséquences, ils sont, sans aucun doute, très complexes. Cependant, les lois générales qui régissent ces faits, sont d’une simplicité si merveilleuse qu’elle est parfois embarrassante pour celui qui essaie de les expliquer. En effet, l’opinion publique est telle qu’elle se méfie aussi bien de ce qui est simple qu’elle se lasse de ce qui ne l’est pas. »

Frédéric Bastiat

Profitant de l’occasion qui m’est ainsi donnée de parler de ces grands ancêtres français, je me permets de me pencher un peu plus sur le cas français. Il présente certes un intérêt particulier pour moi, mais si j’ai choisi de l’évoquer, c’est surtout parce qu’il est peut-être possible d’en tirer quelques leçons. La France est pour moi une sorte de cas mystérieux et j’ai beaucoup de mal à comprendre mon pays. Il est en effet paradoxal que des économistes aussi éminents aient existé en France et que les esprits soient si généralement opposés à l’individualisme. Il est intéressant que Friedrich Hayek, bien qu’il n’ait eu aucune raison personnelle spécifique de s’intéresser à la situation intellectuelle française, ait consacré tant d’efforts à essayer de la comprendre. Et je dois dire qu’il a réussi à donner la meilleure explication.

Comme on le sait sans doute, Friedrich Hayek a souligné que les savants français en physique ou en biologie avaient été les auteurs des découvertes les plus importantes au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Et ceux qui les admiraient pensaient que des améliorations similaires pourraient être obtenues dans les sciences sociales en utilisant la méthodologie même de ces savants. C’est pourquoi, parallèlement aux grands libéraux français, il y a eu les célèbres positivistes, tels qu’Auguste Comte et Saint-Simon. C’est aussi pourquoi il y a une tradition de mathématiciens dits économistes et ingénieurs sociaux, dont Maurice Allais est un parfait exemple. Friedrich Hayek a écrit que l’École Polytechnique a été la source de l’hubris intellectuel en France, ce qui est tout à fait juste. Mais, s’il écrivait maintenant, il devrait ajouter l’École Nationale d’Administration. Tous les hauts fonctionnaires et la plupart des hommes politiques ont été formés dans cette École (et à l’École Polytechnique). Malgré le fait qu’on ne leur ait pas enseigné l’économie, ils considèrent qu’ils sont plus intelligents que quiconque et qu’ils peuvent décider de tout. Et comme la France est un pays très centralisé, la plupart des recherches en économie sont faites dans les milieux officiels ou, du moins, influencées et favorisées par ces milieux. Et le fait que la plupart des écoles et universités soient des organisations publiques contribue à cette situation. Tous ces gens des activités publiques croient qu’ils ont fait une approche scientifique des problèmes dès lors qu’ils ont collecté beaucoup de statistiques, fait des comparaisons internationales et calculé des relations économétriques.

J’ai déjà souligné que l’objectif ultime d’une véritable démarche scientifique consiste à extraire une affirmation simple d’une réalité complexe. Mais le processus de pensée par lequel on parvient à une telle affirmation est, en soi, complexe. Il implique un effort d’abstraction que peu de gens sont capables de faire. En fait, on peut avoir à choisir entre une approche complexe pour parvenir à une affirmation simple ou une approche simpliste pour parvenir à des affirmations complexes (et partielles), comme c’est le cas avec les multiplicateurs keynésiens ou la théorie de l’élasticité dans le commerce international, qui sont tous deux devenus de plus en plus sophistiqués avec le temps, mais qui sont restés totalement inexacts.

En outre, malgré la difficulté de cet effort intellectuel, l’économiste autrichien doit également faire preuve de modestie, car il sait qu’il ne sait pas grand-chose en ce qui concerne toutes les activités de tous les individus et de leurs organisations. Cela implique une certaine force de caractère car tout le monde croit qu’un économiste est par exemple capable de prévoir l’avenir du fait de sa connaissance des réalités. Un économiste autrichien doit faire comprendre aux autres qu’il ne possède pas, par exemple, les connaissances spécifiques de certains entrepreneurs.

Cette modestie est encore plus difficile lorsque l’on souhaite jouer le rôle d’un expert. En fait, les intérêts particuliers peuvent également expliquer pourquoi l’économie autrichienne n’est pas largement acceptée. Pour être bien payé, un expert doit prétendre savoir ce qu’il ne sait pas en réalité. Par exemple, il expliquera à un gouvernement que telle ou telle activité doit être développée, parce que le « pays » est compétitif dans cette activité, ou qu’il existe une structure tarifaire optimale. La rentabilité d’être un autrichien est plus faible que d’être un keynésien ou un interventionniste, car un gouvernement ne considérera pas qu’il vaut la peine de payer pour quelqu’un qui dit ne pas savoir quelle activité développer ou qui recommande des tarifs zéro. Et les étudiants préféreront les professeurs qui leur enseignent comment gagner de l’argent.

Ainsi, être un économiste autrichien (ou, plus généralement, un penseur autrichien) implique d’être doté de nombreuses qualités personnelles. En disant cela, je ne veux pas exacerber de l’orgueil, d’autant plus que j’ai souligné la nécessité de la modestie. Mais on peut explorer l’hypothèse selon laquelle les caractéristiques humaines qui doivent coexister pour que quelqu’un devienne un savant autrichien sont à peine réunies.

Je dois ajouter que les défenseurs de l’école autrichienne ne doivent pas souffrir d’être en position minoritaire, car les innovateurs sont toujours en minorité, ce sont eux qui brisent le consensus. De ce point de vue, on peut supposer que les chercheurs autrichiens seront toujours les innovateurs des sciences sociales et, par conséquent, qu’ils seront toujours en position minoritaire.

J’ai déjà mentionné que Friedrich Hayek était fasciné par le cas français. Il considérait que lorsque les Français seront libéraux, au sens européen du terme, le monde entier l’aura été. Par ailleurs, un petit groupe d’universitaires et d’hommes politiques l’ont invité en 1979 à Paris à donner une conférence à l’Assemblée nationale française. À cette occasion, j’ai eu l’occasion de lui rendre visite à son hôtel et il m’a dit : « Vos amis et vous faites partie de l’espoir que j’ai dans le monde. » En disant cela, il pensait certainement à son ancien pessimisme sur l’évolution des idées en France. Mais, plus généralement, il pouvait aussi penser à cette longue période, à ces jours sombres de l’après-guerre, pendant lesquels lui et d’autres penseurs libéraux avaient été presque oubliés. Si Friedrich Hayek (ainsi que Murray Rothbard) voyaient ceux d’entre les lecteurs du présent article qui sont attachés à la théorie autrichienne, ils diraient certainement qu’ils font partie de l’espoir qu’ils ont dans le monde. Ils diraient même qu’ils sont plus qu’une partie de leurs espoirs et qu’ils sont tout l’espoir que l’on peut avoir dans l’avenir de notre monde.

Pascal Salin – Automne 2021

(Article publié dans le bulletin de l’ALEPS, reproduit avec l’autorisation de l’auteur.)

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