Ludwig von Mises et la nature de la monnaie

Extrait de Mises: The Last Knight of Liberalism par Jörg Guido Hülsmann, Partie II, chapitre 6 : The Nature of Money.

En vrai disciple de Carl Menger, Ludwig von Mises commença la présentation de sa théorie de la monnaie par une analyse de la nature de la monnaie elle-même. Il en vint alors à traiter de la détermination du pouvoir d’achat de la monnaie et de l’incidence de ce qu’il appelait Umlaufsmittel (moyen fiduciaire) sur le système monétaire.

Pour traiter de la nature de la monnaie, Mises se reposa largement sur le travail de Carl Menger. Le fondateur de l’École autrichienne avait montré que la monnaie ne saurait être définie par les caractéristiques physiques du bien quelconque utilisé comme monnaie ; plutôt, la monnaie est caractérisée par le fait que le bien en question est (1) une marchandise qui est (2) utilisée dans les échanges indirects, et (3) achetée et vendue avant tout dans ce but de tels échanges indirects.

Menger souligna aussi que la monnaie apparaît spontanément sur le marché comme réponse au manque de double coïncidence des demandes. L’échange indirect est un recours pour, par exemple, le fabricant de chaises qui cherche à acheter une douzaine d’œufs au fermier qui a déjà assez de chaises, ou pour le peintre tentant d’acheter un verre de bière au brasseur sans goût pour l’art. Ils échangent d’abord leurs produits contre des marchandises hautement vendables, tels sel, blé ou pièces d’argent, afin d’échanger ces « moyens d’échange » contre des œufs et de la bière lors d’un accord ultérieur. Ce qui ressort de ce fait était qu’un système monétaire pouvait venir à naître sans contrat social préalable et sans monnaie fiduciaire étatique, fiat.1 2

Mises compléta et affina cette analyse de la nature de la monnaie dans quatre directions.

En un, il contesta l’idée de fonctions de la monnaie (moyen d’échange, réserve de valeur, moyen de paiement, moyen de paiement différé, numéraire3, ou mesure de la valeur) d’importances égales. Mises fit valoir qu’une marchandise ne pouvait jouer le rôle de numéraire que parce qu’elle était utilisée comme moyen d’échange ; et, de même, qu’une marchandise était détenue pour réserve de valeur précisément parce qu’elle était vendable. Ainsi, il y avait un ordre hiérarchique des fonctions de la monnaie : le moyen d’échange était primordial, étant une condition nécessaire des autres.

En deux, Mises développa une typologie complète des objets monétaires, c’est-à-dire, en langage mengérien, de toutes les choses d’ordinaire acceptées comme moyen d’échange. Au niveau le plus fondamental, il distingua plusieurs types de « monnaie au sens strict » de plusieurs types de « succédanés de la monnaie », ou substituts. La monnaie au sens strict est un bien en propre. En revanche, les substituts monétaires étaient des titres légaux sur de la monnaie au sens strict du terme. Ils étaient habituellement émis par les banques et étaient remboursables en monnaie réelle aux guichets de la banque émettrice (voir le schéma de la page précédente).

Money in the broader sense

En établissant cette distinction fondamentale entre monnaie et titres monétaires, il appliqua les idées cruciales du travail de pionnier de Böhm-Bawerk sur l’économie des entités légales. Il souligna : « Les créances ne sont pas des biens ; elles sont des moyens d’obtenir la mise à disposition de biens. Cela détermine toute leur nature et leur caractère économique. »4 Comme son exposé dans la suite du livre le montrera, ces distinctions ont une grande importance, à la fois pour l’intégration de la théorie monétaire dans le cadre de la théorie de la valeur et des prix de Menger, et pour l’analyse du rôle de la banque au sein du système monétaire. Au cœur de cette théorie de la banque se trouve une analyse comparative du sens économique de deux types très différents de substituts monétaires. Mises observa que les substituts monétaires pouvaient être soit couverts par un montant correspondant en monnaie, auquel cas c’étaient des « certificats monétaires », ou qu’ils pouvaient manquer d’une telle couverture, auquel cas c’étaient des « moyens fiduciaires », son Umlaufsmittel. Mises consacre toute la troisième partie de son livre à une analyse des conséquences économiques de l’utilisation de Umlaufsmittel.5

En trois, Mises réfuta l’idée où les prix en monnaie seraient une mesure de la valeur. Il se basait pour cela sur les travaux de l’économiste tchèque Franz Cuhel qui, quelques années plus tôt, dans son Zur Lehre von den Bedürfnissen (Sur la théorie des besoins), avait clarifié plusieurs sujets fondamentaux de la nouvelle théorie mengérienne des prix.6 Cuhel était un champion de la théorie psychologique de l’utilité marginale (Gossen-Jevons-Wieser), mais plusieurs de ses contributions à la théorie de la valeur et de l’utilité se révélèrent utiles malgré ce fait.

Cuhel réfuta les affirmations quantitatives de Bohm-Bawerk et Wieser sur l’utilité marginale, qui se référaient à des unités homogènes d’une offre de biens, où chaque unité individuelle procure la même utilité. Selon Böhm-Bawerk, les utilités découlant de l’usage de plusieurs unités pouvaient être ajoutées, au point que l’utilité de, disons, consommer quinze prunes est exactement égale à quinze fois l’utilité de consommer une prune. Mais Cuhel objecta que cela contredisait l’idée au cœur de la loi de diminution de l’utilité marginale, à savoir, que la satisfaction tirée de la consommation de chaque unité additionnelle d’un bien est inférieure à l’utilité tirée de la consommation des unités précédentes.7

Cuhel fit aussi un procès dévastateur aux comparaisons interpersonnelles des satisfactions. Les bénéfices tirés de la consommation de deux biens différents ne pouvaient être comparés qu’indirectement, et seulement dans un cas limité, à savoir, dans le cas d’une prise de décision individuelle à un moment donné. Du fait qu’un individu choisit de jouir de la satisfaction A plutôt que de la B, on peut inférer que A procure plus de satisfaction à cette personne que B, parce qu’au moment du choix, tant A et B étaient présentes et en concurrence directe l’une envers l’autre.8 Dès lors, les choix observés chez les individus fournissent un indice quant à l’ampleur relative de la jouissance. Mais c’est là le seul type de preuve disponible, parce qu’il est fondamentalement impossible de percevoir les satisfactions comparatives d’autres gens.9 On ne peut avoir la connaissance directe que des utilités que la satisfaction des divers besoins a pour soi-même. Les utilités des autres gens doivent être inférées, indirectement, de leurs prises de décisions effectives.

Il s’ensuit qu’il n’existe en rien un calcul de la valeur ni même la mesure de la valeur. Même la monnaie n’a pas une valeur constante, et elle est par conséquent incapable de fournir la base d’un calcul de valeur. De plus, puisque les prix en monnaie sont le résultat de processus de valorisation individuels, ils sont des événements historiques individuels, toujours déterminés par les circonstances particulières d’où ils émergent. Contrairement à ce que le système d’équations de Walras suggère, il n’y a pas de relations constantes entre les prix en monnaie à différents moments et endroits.

Il était par conséquent hors de question de suivre Irving Fisher dans sa tentative d’établir une loi quantitative (comme en physique) de la relation entre la quantité de monnaie et les prix en monnaie (le niveau des prix). Mises mit un fort accent sur cette implication cruciale de la théorie de la valeur pour la méthodologie de la science économique :

Parce qu’il n’y a aucune relation constante dans le domaine de l’action humaine, les équations de la catallactique mathématique ne peuvent pas être faites pour servir les problèmes pratiques de la même manière que les équations en mécanique résolvent des problèmes par l’utilisation de données et de constantes qui ont été établies empiriquement.

Dans mon livre sur la monnaie je n’exprimais pas un seul mot polémique contre l’école mathématique. J’y présentais la démarche correcte et m’abstenais d’attaquer la méthode des mathématiciens. En fait, je résistais même à la tentation de disséquer le terme creux de « vélocité ».10 Je réfutais l’économie mathématique en prouvant que la quantité de monnaie et le pouvoir d’achat d’une unité monétaire ne sont pas inversement proportionnels.11 Cette preuve démontra que la seule relation constante qu’on croyait exister entre les « quantités économiques » est [en fait] une variable déterminée par les données de chaque cas individuel. Elle démantelaient ainsi les équations de l’échange d’Irving Fisher et Gustav Cassel.

Ludwig von Mises, Notes and Recollections, p. 58.

La critique par Mises de la version mathématique de la théorie quantitative de la monnaie eut un impact bien au-delà de la théorie de la monnaie. Car cette version de la théorie quantitative portait une ambition bien plus large : une vision quantitative des sciences sociales en général. Mises montra qu’il n’y avait aucune constante quantitative liant les actions humaines à leurs répercussions dans le champ du social. Une demande accrue de pommes devrait dans tous les cas mener à des prix des pommes plus hauts qu’il y aurait eu sinon, mais il n’y a aucune loi qui dise qu’une hausse de 10 % de la demande de pommes entraînera, disons, une hausse de 8 % ou de 14 % des prix des pommes. Les montants réels dépendront toujours des seules circonstances particulières de chaque situation individuelle.

En quatre et pour conclure, Mises traita plus explicitement que Menger des revendications des étatistes monétaires, ou « chartalistes ». Alors que Menger avait soutenu que la monnaie pouvait émerger spontanément sur le marché, les experts étatistes affirmaient que la monnaie était une création de l’État. Le débat sur ce sujet peut être retrouvé au temps de Platon et d’Aristote. Il dura tout au long du Moyen ge, et fut conclu, pour un temps, par les économistes classiques, dont les arguments suivaient la ligne mengérienne. Mais, à la fin du XIXe siècle, les étatistes contre-attaquèrent. Cernuschi en France, Neupauer en Autriche, et Lexis en Allemagne réaffirmèrent que la monnaie est ce que l’État déclare en être.12 Mais le plus célèbre champion de cette vision fut Georg Knapp, le même Knapp qui avait été le pionnier des études sur la domination germanique comme force libératrice pour les paysans d’Europe de l’Est. Dans son Staatliche Theorie des Geldes (Théorie de la monnaie d’état), Knapp soutint que la monnaie était une création de l’ordre légal et que la théorie de la monnaie devait par conséquent être étudiée comme une branche de l’histoire du droit.13 Selon Knapp, la monnaie vint à être par proclamation du gouvernement. L’État dit que ceci ou cela est de la monnaie, et cela devient soudain un jeton pour quelque montant correspondant de biens réels. L’essence de la monnaie était par conséquent d’être un jeton proclamé par le gouvernement (charta en latin) qui pouvait être utilisé comme un moyen de paiement légalement valable.14

Les vues de Knapp ne furent pas des mieux reçues au début,15 mais elles trouvèrent tôt un soutien de la part d’éminents banquiers et16 elles finirent par gagner de nombreux convertis à la théorie de la monnaie d’État. Sa théorie chartaliste, après tout, complétait parfaitement les convictions étatistes déjà dominantes chez les professeurs d’économie allemands. Comme Mises l’observa plus tard :

L’école étatiste d’économie allemande a probablement atteint son apogée avec la Théorie étatique de la monnaie de Friedrich Knapp. Il n’est pas remarquable en soi que cette théorie ait été formulée ; après tout, ses principes ont été défendus depuis des siècles dans les écrits des canonistes, des juristes, des romantiques et de certains socialistes. Ce qui était remarquable était plutôt le succès du livre.17

L’erreur fondamentale de Knapp fut de ne pas voir que les ordres étatiques ne pouvaient être pertinents que dans le seul contexte de contrats existant, et comportant des paiements différés. Ex post, le pouvoir peut déterminer ce qui devra être compté comme « monnaie » et, dès lors, ce qui devra être compté comme paiement. Mais il n’a pas le pouvoir d’imposer aux acteurs du marché l’usage futur d’un quelconque moyen d’échange:

L’usage commercial seul peut transformer une marchandise en un moyen commun d’échange. Ce n’est pas l’État, mais la pratique commune de tous ceux faisant affaires sur le marché, qui crée la monnaie.

Ludwig von Mises, Theory of Money and Credit, p. 93.
  1. NdT : Allusion à la locution fiat lux, que la lumière soit, prononcée par Dieu dans la Bible. Par analogie, la monnaie fiat est celle décrétée par l’État, qui décrète que la monnaie soit.
  2. Bien que Menger ait livré une analyse minutieuse du processus d’émergence de la monnaie (un processus qui était à son avis la meilleure illustration de l’émergence des institutions sociales), il ne fut pas le premier économiste à souligner que la monnaie ne vient pas à apparaître par un contrat social. Parmi les prédécesseurs de Menger figuraient John Law (1705), Ferdinando Galliani (1751), Étienne de Condillac (1776), Adam Smith (1776), Antonio Genovesi (1788), Jean-Baptiste Say (1802) et Richard Whately (1832). Pour l’émergence de cette approche au cours du XVIIIe siècle, voir : Arthur E. Monroe, Monetary Theory before Adam Smith, New York, Augustus M. Kelley, [1923] 1966.
  3. NdT : en français dans le texte original.
  4. Mises, Theory of Money and Credit, p. 65 ; aussi, Mises citant Böhm-Bawerk dans Rechte und Verhältnisse vom güterwirthschaftlichen Standpunkte, pp. 120ff.
  5. Bien regrettable, cette attention comparative de son analyse fut perdue dans la traduction anglaise du titre du livre : « Théorie de la monnaie et du crédit« . Le terme  Umlaufsmittel, qui se traduit littéralement en « moyen de circulation », fut rendu dans le texte anglais par “fiduciary media” (« media fiduciaire »). Par conséquent, le titre du livre aurait dû être « Théorie de la Monnaie et des Media Fiduciaire« , mais l’éditeur décida que la terminologie inhabituelle irriteraient les lecteurs et opta ainsi pour le plus lisse mais moins incisif Théorie de la Monnaie et du Crédit, manquant à honorer le fait que, même dans sa version originale allemande, l’expression était inhabituelle. Mises était hostile aux innovations de langage qui n’étaient pas justifiées par l’analyse de phénomènes jusque-là négligés. Mais la différence entre les certificats monétaires d’un côté, et Umlaufsmittel d’un autre était un phénomène tant négligé, au point que la terminologie scientifique établie manquait même des moyens pour exprimer cette différence. Mises introduisit ainsi l’expression Umlaufsmittel dans ce but et l’utilisa même dans le titre de son livre pour souligner son importance.
  6. Voir Franz Cuhel, Zur Lehre von den Bedürfnissen. Theoretische Untersuchungen über das Grenzgebiet von Ökonomik und Psychologie (Innsbrück: Wagner, 1907).
  7. Voir ibid., pp. 190f. Böhm-Bawerk avait fait cette affirmation dans un long essai sur la théorie de la valeur, son premier énoncé sur la théorie de la valeur ; voir : Böhm-Bawerk, “Grundzüge der Theorie des wirtschaftlichen Güterwertes,” Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik n.s. 13 (1886): 48. C’était ce passage qui provoqua les critiques entre Cuhel et Mises. Mises dit plusieurs années plus tard que, dans un contraste distinct du passage correspondant dans le Positive Theory of Capital (New York: G.E. Stechert, 1930) de Böhm-Bawerk, l’énoncé dans  « Grundzüge » « était incompatible avec tout le cœur de la théorie de Böhm-Bawerk » (Mises to A.E. Foerster, lettre du 2 mars 1965  Grove City Archives Böhm-Bawerk). Cette lettre soulève certains problèmes car Mises y dit que Böhm-Bawerk réalisa au final son erreur et exprima la formulation correcte dans une édition ultérieure de Capital and Interest (South Holland, Ill.: Libertarian Press, 1959, vol. 2, bk. 3, part A, chap. 3, p. 148). Mais dans la seconde édition de Theorie des Geldes und der Umlaufsmittel, 2nd ed. (Munich and Leipzig: Duncker & Humblot, 1924, p. 13), Mises dit que Böhm-Bawerk n’avait rien dit de nouveau sur ce sujet.
  8. Voir Cuhel, Zur Lehre von den Bedürfnissen, pp. 178f.
  9. Voir ibid., p. 210. Cuhel rappela les utilités subjectives par le terme inhabituel de “Egenzen.” Dans une situation analogue, Vilfredo Pareto appelait l’utilité subjective une “ophélimité.”
  10. NdT : vitesse de circulation de la monnaie
  11. NdT : Ce point est d’importance, car cette proportionnalité sert de point de départ à l’argument permettant d’expliquer le phénomène de la perte de valeur de la monnaie thésaurisée en cas d’inflation. L’argument reste valable dans son esprit, mais pas mathématiquement, de stricte façon quantifiée. Il y a trois grandes raisons à cette non-proportionnalité stricte : la subjectivité de la valeur (les valeurs unitaires ne sont pas uniformes entre les individus), le temps (la valeur unitaire selon chacun n’est pas constante) et la loi donnée plus haut de l’utilité marginale décroissante (la valeur n’est pas uniforme entre les unités des biens eux-mêmes).
  12. Voir Henri Cernuschi, Nomisma; ou, “Legal Tender” (New York: Appleton & Co., 1877) ; Josef von Neupauer, Die Schäden und Gefahren der Valutaregulierung für die Volkswirtschaft und die Kriegsbereitschaft (Vienna: Lesk & Schwidernoch, 1892) ; Wilhelm Lexis, “Papiergeld,” Handwörterbuch der Staatswissenschaften (Jena: Gustav Fischer, 1893 ; 2nd ed., 1901, 3rd ed., 1910). Mises mentionne le livre de Neupauer dans : Mises, “Die wirtschaftspolitischen Motive der österreichischen Valutaregulierung,” Zeitschrift für Volkswirtschaft, Sozialpolitik und Verwaltung 16 (1907): 578.
  13. Voir : Georg F. Knapp, Staatliche Theorie des Geldes, 2nd ed. (Munich & Leipzig: Duncker & Humblot, 1918), p. 1.
  14. Voir ibid., p. 31. Knapp pensait qu’il devait créer un vocabulaire entièrement nouveau pour traiter de manière adéquate de la théorie de la monnaie et parmi beaucoup d’autres innovations vint l’expression « chartal ».
  15. En particulier, Andreas Voigt, un des leaders de la petite mais croissante équipe des économistes anti-Schmoller, donna de Knapp une recension défavorable. Voir : Andres Voigt, “Die staatliche Theorie des Geldes,” Zeitschrift für die gesamte Staatswissenschaft 62 (1906): 317–40. 
  16. Voir : L. Calligaris, “Staatliche Theorie des Geldes,” Münchener Allgemeine Zeitung (February 1, 1906) ; idem, “Staatliche Theorie des Geldes,” Österreichische Rundschau 7, no. 80 (May 10, 1906) ; F. Bendixen, Das Wesen des Geldes (Leipzig: Duncker & Humblot, 1908), p. 3 ; idem, “Fünf Jahre Geldtheorie,” Bank-Archiv 10, no. 10 (1911): 145ff. ; W. Lexis, “Eine neue Geldtheorie,” Archiv für Sozialwissenschaften und Sozialpolitik 5 (1906): 557–74 ; idem, “Die Knappsche Geldtheorie,” Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik, 3rd series, 32 (1906): 534–45.
  17. Ludwig von Mises, Staat, Nation und Wirtschaft (Vienna: Manz, 1919), p. 5, n. 3. Mises faisait référence au verdict d’Anderson selon qui le livre de Knapp « a eu une large influence sur la pensée allemande envers la monnaie. C’est typique de la tendance de la pensée allemande de faire de l’État le centre de tout. » Benjamin M. Anderson, The Value of Money (New York: Macmillan, 1917), p. 433. Il cita aussi le commentaire exaspéré de Carl Menger sur le succès de la Théorie étatique de la monnaie : « C’est le développement logique de la science de la police prussienne. Que penser d’une nation dont l’élite, après deux cents ans de théorie économique, admire une telle absurdité, qui n’est même pas nouvelle, comme révélation suprême ? Mises, Erinnerungen, (Souvenirs) p. 20 ; Notes and Recollections, p. 35.

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