Interview : Le monde est-il « fiat » ?

Il n'y a pas que la monnaie qui peut être "fiat", factice : pour cacher l'inflation, tout notre monde le devient.

Voici la dernière partie de l’interview de Jeff Diest, président du Mises Institute, par Saifedean Ammous. Cette fois, ils parlent d’éthique de la monnaie et du concept de «fiat», ou l’inflation cachée dans la vie de tous les jours.

Bonne lecture à tous.


Saifedean Ammous : Personne ne discute de cette question que vous avez soulignée, à savoir l’effet [des politiques actuelles] sur l’accumulation du capital. À quoi ressemblera le monde dans cinq ans, quand les choses sur lesquelles on compte aujourd’hui devront avoir été financées aujourd’hui pour pouvoir être disponibles dans cinq ans ?

Les réseaux, les avions, les transports et les infrastructures, toutes ces choses dont on aura besoin dans cinq, dix ou quinze ans, doivent avoir été financées aujourd’hui. Mais qui investit dans ces choses aujourd’hui ? On raccourcit le cycle de production et la production devient toujours plus instantanée, et l’investissement devient toujours plus à court terme à cause de l’inflation et à cause des mesures dissuasives envers le travail et la production.

Jeff Deist : L’inflation signifie que les hypothétiques petites vieilles dames doivent courir après le rendement au lieu d’être payées à 5 ou 7 % sur leurs économies après une vie d’épargne. Je pense que la recherche de rendement pousse dans une mesure les valeurs technologiques. Oui, il y a certainement des gens dans la finance (y compris des gens de droite) qui pensent que l’économie peut simplement être commandée ou façonnée. [Il suffirait pour] les biens et services d’être invoqués ou légiférés pour exister. À un moment donné, je ne sais plus quoi dire à ceux qui ne comprennent pas que plus d’argent et de crédit n’est pas équivalent à plus de biens, de services et de société. À un moment donné, il devient fastidieux de répéter que la production doit précéder la consommation.

Le covid, comme toute autre catastrophe naturelle, un événement terroriste comme le 11 septembre ou une guerre qui éclate, devrait avoir un effet déflationniste. 1 Pourtant, à chaque crise, la politique fiscale et monétaire bascule immédiatement vers la lutte contre la nature humaine en créant de l’inflation. Dans votre nouveau livre (The Fiat Standard), vous évoquez un article de William Hutt intitulé The Yield from Money Held. (Le rendement de la monnaie détenue.) Que cela signifie-t-il quand les gens «détienne» de l’argent, lorsqu’ils viennent à garder plus d’argent liquide que d’habitude ? Parce que c’est bien ce qu’ils font toujours en période d’incertitude.

Epargne et incertitude

Il y avait une immense incertitude dans le monde en mars 2020. Les gens ne savaient pas s’ils allaient perdre leur emploi. Les gens ne savaient pas si des millions de gens allaient mourir. Les gens ne savaient pas ce qu’était vraiment le covid. Avec ce genre d’incertitude, les gens commencent aussitôt à accroître leur liquidités, parce que les espèces sont la meilleure chose à avoir en période de troubles, comparé à des valeurs moins liquides comme l’immobilier ou les actions.

Hoppe a écrit un article intitulé The Yield from Money Held Reconsidered, 2 qui prolonge l’article de Hutt. Hoppe présente toutes les choses socialement bénéfiques qui se produisent quand les gens épargnent de l’argent. Et beaucoup d’économistes libéraux sont en désaccord avec l’idée. Ils pensent que l’argent doit circuler sans fin, qu’il faut se soucier de sa vélocité. L’argent devrait bouger, comme une bille de flipper.

Eh bien, non. Lorsque les gens détiennent plus d’argent, cela leur donne de la souplesse et des options. Ils devront peut-être déménager pour un nouvel emploi, ou survivre sans salaire pendant quelque temps. C’est ainsi qu’ils dépensent naturellement moins et augmentent leurs réserves de liquide durant une crise. Cela réhausse le pouvoir d’achat de tous les autres en réduisant la demande et en retirant un peu de devises du marché à l’achat, au moins provisoirement. C’est déflationniste3 et bénéfique tant pour l’individu que pour la société. On s’attend à voir les prix baisser quand la production diminue et que l’épargne augmente.

Et pourtant, tout ce que font nos politiciens, tout ce que font nos banquiers centraux, est conçu pour combattre cette tendance naturelle. Il faudrait stimuler, stimuler, stimuler. Il faudrait créer la demande. Tout est une question de demande 4 et de consommation, et il faut donc créer plus de devise et de crédit sur le plan monétaire. Sur le plan fiscal, il faut inonder les gens de mesures de relance, ainsi ils pourront payer leur loyer ou leurs employés ou acheter une nouvelle voiture.

On aurait tous besoin d’un Ford F-150 5 neuf à 50.000 dollars. Mais si l’on risque de perdre son emploi à cause de la crise, il n’est peut-être pas judicieux d’acheter ce F-150, ou pire encore s’il faut payer des traites pour lui. Le seul réflexe devrait être d’arrêter de dépenser et de se retrancher. Mais notre système fou encourageait les dépenses en 2020, si bien que les concessionnaires automobiles américains connurent le pire et le meilleur mois de vente jamais enregistrés dans la même année. C’est un exemple clownesque de ce qui se passe quand on fausse l’économie et qu’on va à l’inverse des penchants naturels des gens pendant une crise.

Résilience et Monnaie saine

SA : Oui, c’est remarquable. Les gens diront : «L’État n’imprimera pas de monnaie dans une économie de monnaie saine.» Bien sûr, oui ! S’il y a une catastrophe naturelle énorme ou une guerre mondiale ou autre, oui, beaucoup de destruction économique se produira. Les marchés libres ne peuvent évidemment pas protéger des tremblements de terre, mais ils font l’amélioration car les gens cesseront de dépenser de l’argent à des choses inutiles ou dont ils n’ont le besoin.

Ainsi, si vous aviez prévu d’acheter une nouvelle voiture cette année, vous ne le feriez pas. Vous économiseriez votre argent, car qui sait, peut-être pourriez-vous perdre votre emploi. Donc il en arrive que le prix des voitures baisse. Ce qu’on veut acheter, la seule chose qu’on veut acheter, c’est de l’argent. On veut garder son argent, donc le prix de l’argent vient à augmenter, donc on n’a pas besoin que le gouvernement imprime de l’argent et le distribue à tout le monde. La trésorerie de tout le monde s’apprécie en termes réels parce que tout le monde garde son argent.

Dès lors, les biens deviennent moins chers, et c’est ainsi que les biens sont rationnés. Les biens deviennent moins chers parce qu’il n’y a pas de nouvelle demande pour eux, les nouvelles voitures qui ont déjà été fabriquées n’iront qu’aux personnes qui en ont vraiment, vraiment besoin. Toutes les autres économiseront leur argent et l’argent de tout le monde s’appréciera, afin qu’on puisse acheter plus, et c’est ainsi qu’on résiste à la tempête.

C’est ce qu’on fait. Cela s’applique à un niveau personnel ; cela s’applique à un niveau national. Si l’on est en difficulté, on cesse de dépenser à des choses frivoles et on économise. Mais le monde fiat renverse tout cela. C’est remarquable.

JD : Je pense que votre nouveau livre, The Fiat Standard, est un livre important. À bien des égards, il développe des thèmes que Guido Hülsmann présente dans son livre The Ethics of Money Production. La déchéance monétaire entraîne une déchéance culturelle. Le contrôle politique de la monnaie, la monnaie politique, sert les intérêts politiques. Cela crée une préférence temporelle élevée 6 dans la société, qui affecte les familles, le travail, et même l’intégrité et la moralité personnelles de chacun.

Votre livre donne vraiment vie à tout cela en s’intéressant à des industries spécifiques, telle l’alimentation. C’est un sujet fascinant que les implications culturelles de la politique monétaire, et peu de gens en parlent. On pense la politique monétaire comme un ensemble technocratique de cadrans et de boutons à régler avec précision pour obtenir une production optimale des animaux de basse-cour [que nous sommes]. [Mais] on ne l’envisage pas en termes culturels.

Où se cache l’inflation…

SA : Oui, cela touche clairement une corde sensible chez les gens qui arrivent à le voir clairement. Le type de monnaie qu’on utilise dans chacun de nos échanges, entre le reste du monde et soi-même, aura un tel effet. Personne ne veut en parler chez les économistes, aux rares exception de Hülsmann, de moi-même et de quelques autres Autrichiens, ce qui est une bonne chose car cela implique de meilleures ventes pour mes livres.

J’encourage donc tous les autres économistes à continuer à s’en tenir à leurs modèles de ciblage du PNB nominal. Cela marchera sûrement un jour, lorsque la Fed vous nommera et que vous pourrez nous montrer que vous aviez raison avec toutes vos équations.

JD : Oui, si l’on trouve le bon président pour la Réserve fédérale ! 7 C’est ce que Washington nous suggère. Ils nous suggèrent cette idée qu’on pourrait régler les choses politiquement. Mais c’est allé trop loin, désormais. La monnaie est allée trop loin, la politique est allée trop loin, l’assistanat est allé trop loin. Nous sommes dans une voiture qui va trop vite et il y a un virage serré devant avec une falaise abrupte au-delà. À un moment donné, aucun freinage ni contre-braquage ne pourra empêcher de tomber dans le précipice. Je pense qu’il nous faudrait nous concentrer sur refaire les choses plutôt que d’essayer de les sauver.

SA : Ce n’est même pas qu’on puisse être la bonne personne pour la Fed. Il n’y a pas de bonne personne à ce poste. La bonne personne à ce poste, c’est personne à ce poste. Récemment, vous et moi avons tous deux commenté le fait que la Fed de Saint Louis ait joué le rôle de Betty Crocker8 et a donné au monde des conseils diététiques sur comment aborder leur Thanksgiving. C’était incroyable, parce que c’est arrivé exactement la semaine où j’ai publié mon livre.

Il y a un énorme chapitre sur la nourriture fiat dans le livre et sur la façon dont l’intervention de l’État sur le marché alimentaire a entraîné la dégradation du plaisir alimentaire de la personne moyenne dans le monde de nos jours et un écart dans la fenêtre d’Overton envers ce qui est pris pour de la nourriture. Cela permit l’ajout de toutes sortes de déchets industriels dans l’approvisionnement alimentaire, poussés et promus par les pouvoirs car cela aide à cacher l’inflation.

Je l’ai dit auparavant, ma boussole dans la vie est dans les railleries des idiots : quand les idiots viennent à me railler, je sais que je mets le doigt sur une chose d’importance. C’est arrivé avec le coronavirus. C’est arrivé avec le bitcoin. C’est arrivé avec cette discussion sur la nourriture fiat.

Quand j’ai commencé à en parler, beaucoup de gens en rirent : «Ah, c’est ridicule. Il aime sa viande et il essaie de faire passer son régime pour quelque chose de plus profond que le fait qu’il aime les steaks.» J’ai écrit un chapitre entier à ce sujet, peut-être dix mille mots dans The Fiat Standard. Puis la Réserve Fédérale a choisi de me faire ce cadeau incroyable pendant la semaine de sa publication. Ils ont proclamé : «Au lieu de manger une vraie dinde, faites votre dinde avec du soja. Vous obtiendrez plus de protéines par dollar.» C’est incroyable. Il y avait un commentaire très judicieux à ce sujet, à savoir que plus la planification centrale se fait dans le domaine monétaire, plus la banque centrale devra inévitablement se mêler de tous les aspects de la vie.

La « Fed » fait du « woke »

JD : C’est assez effrayant de voir la novlangue woke de la Fed et des banques centrales en général. Vous avez souligné plus tôt que les jeunes économistes des banques centrales sont peut-être fort brillants en termes de QI pur et de puissance d’intellect. Ils sont allés à Wharton, ils sont allés à Harvard, ils sont allés à Stanford. Mais ils n’ont jamais vu un marché baissier et ils n’ont jamais vu de taux d’intérêt positifs réels.

Ils n’ont vraiment aucune idée de l’histoire de la pensée économique. Ils ne savent donc pas grand-chose de Marx, Keynes, ni de Samuelson, encore moins des Autrichiens, d’Adam Smith ou des scolastiques espagnols. C’est très dangereux parce que ces jeunes gens brillants pensent qu’ils peuvent manipuler les résultats et faire en sorte que les humains réagissent comme ils le souhaitent. C’est ce qui m’effraie.

Ensuite, ajoutons la poussée de la justice sociale à l’ordre du jour. Il faut à la Fed lutter contre le sexisme, contre le racisme, aider à faire la justice dans la société. Elle doit nous aider à surmonter cette idée amorphe de changement climatique. C’est un vrai bouleversement. Cela choquerait le fantôme de Paul Volcker. Cela fait partie intégrante du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, où tout a été si politisé qu’ils sont capables de faire passer ces choses pour apolitiques.

La lutte contre le changement climatique n’est que ce que toutes les bonnes gens font pour laisser la terre intacte aux générations futures. Eh bien, nous avions déjà ça. Teddy Roosevelt l’avait. Ça s’appelait la conservation. Nous n’avons pas besoin de banquiers centraux issus de Wharton pour nous dire ça. Quand les banques centrales deviennent ouvertement politiques, prenons garde.

SA : C’est assez fou, parce que les statistiques montrent constamment qu’il n’y a aucun problème d’inflation. D’accord, il y a un peu d’inflation transitoire, peut-être, ici et là, et c’est à cause des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de crise climatique, et ceci et cela ; mais on a atteint des niveaux soviétiques de propagande désormais.

Les gens souffrent, visiblement. Les prix augmentent massivement, les chaînes d’approvisionnement sont rompues parce que personne ne travaille et parce que tout le monde est payé pour rester à la maison. La production économique est détruite, l’argent est imprimé et distribué comme des confettis, et la production économique pour l’essentiel s’effondre. Ils le dissimulent avec leurs statistiques empiriques et magiques incroyables.

Ensuite, ils croient à leurs propres foutaises, dans le sens où : «Bon, écoutez, nous avons pu gérer la pandémie. Nous avons sauvé le monde du virus, nous avons imprimé tout cet argent et nous n’avons pas causé d’inflation, alors que pouvons-nous réparer d’autre ?» Cette mentalité les amène à dire : «Eh bien, corrigeons le régime alimentaire des gens en les nourrissant de soja et réparons le climat en cessant la production de vaches et en remplaçant les vaches par du soja, parce que les bêtes de pâturage détruisent la planète et que la monoculture détruit les sols. C’est ainsi qu’on prend soin de la planète.»

C’est du délire et de la propagande de niveau soviétique. Et ils croient à leurs propres absurdités, que ce serait un succès, et dès lors il n’y a plus de limite quant à jusqu’où aller ; je pense que vous avez absolument raison sur le changement climatique.

Il y a une autre chose que je ne cesse de répéter, d’ailleurs les gens se moquent de moi et me rient au nez et me disent : «Vous êtes fou.» Mais le dioxyde de carbone est un composant essentiel de tout organisme vivant sur Terre. Il n’y a aucune chose vivante qui ne contienne de dioxyde de carbone ; donc si l’on est capable de maîtriser le dioxyde de carbone selon n’importe quel prétexte stupide inventé, on devient capable de contrôler toute la vie. C’est un énorme, énorme pas en avant pour les planificateurs centraux du monde entier.

Je pense que c’est absolument ahurissant d’imaginer qu’ils puissent maîtriser combien de dioxyde de carbone est émis dans le monde entier. C’est dément. Pour en revenir à The Fiat Standard, j’ai passé une partie du livre à parler de la vie fiat. J’y parle de l’énergie et de la nourriture, et j’explique comment, dans les années 1970, la politique monétaire des banques centrales, qui a conduit à l’inflation, a aussi conduit les banques centrales et les gouvernements dans le monde à tenter de promouvoir ces sources alternatives de nutrition et d’énergie parce qu’elles étaient [réputées] moins chères.

Ils étaient très heureux de financer et de subventionner et de promouvoir toutes sortes de pseudo-sciences stupides qui déclarent que la viande serait malsaine et qu’on devrait manger du soja parce que c’est ainsi qu’on demeure en bonne santé. Que la viande est mauvaise pour la planète et que les combustibles fossiles sont mauvais pour la planète ; que l’avenir est à manger du soja et à compter sur l’énergie éolienne et solaire. Si l’on fait cela, il n’y a pas d’inflation parce que ces choses sont [financées et] bien moins chères à produire ; mais bien sûr, elles sont [de qualités] bien inférieures.

Rations de Style soviétique

Qui vit de l’énergie solaire et éolienne, vit comme nos ancêtres vivaient il y a cinq cents ans. Cela fait clairement baisser l’IPC (indice des prix à la consommation), mais cela rend aussi bien plus difficile de survivre à l’hiver, et cela signifie aussi aucun transport motorisé, et cela signifie aussi devoir vivre dans une maison bien plus petite pour pouvoir la tenir chaude. Je pense qu’on observe le monde désormais se diriger vers cela.

On assiste à un renouveau de ces thèmes des années 70. Ils ne nous ont jamais vraiment quittés, parce que l’inflation ne nous a jamais vraiment quittés. Mais désormais, on voit qu’ils sont poussés avec force. Si l’on y ajoute la perspective des monnaies numériques de banques centrales, alors celles-ci auront un contrôle total sur chaque dollar dépensé et sur les scores de crédits sociaux [à la chinoise]. On voit déjà cela avec le passeport vaccinal. C’est le prélude à une centralisation totale.

Il y a une raison pour laquelle tous les gens ayant une peur hystérique du virus ont également une peur hystérique du changement climatique et croient aussi que l’inflation n’est pas un problème. L’inflation ne sera pas un problème si l’on a un système de crédit social et une banque centrale avec une monnaie numérique qui nous limite à cinquante grammes de bœuf par semaine et trois cents milligrammes d’essence par mois, ou quoi que ce soit d’autre.

On aura un rationnement de style soviétique, effectué par le biais de son iPhone, et on sera entièrement dépendant de la livraison à son domicile, et on ne pourra pas se permettre une grande maison. Tout le monde emménagera dans ces minuscules petites cabanes à insectes où l’on restera chez soi tout le temps, avec le masque de [de réalité virtuelle de] Mark Zuckerberg sur le visage, à vivre sa vie via ce masque. On mangera du soja, et on vivra dans son îlot, et on ne bougera pas, et on aura froid ; mais [surtout,] il n’y aura pas d’inflation…

Une autre chose dont je voudrais vous parler est votre podcast Human Action. Je l’écoute assez souvent et je l’apprécie vraiment. Vous accueillez des économistes autrichiens, et d’autres, pour parler des meilleurs livres. Vous présentez les choses aux gens qui n’ont pas encore lu les volumes de neuf cents pages. Pourquoi ces livres sont-ils excellents et pourquoi les gens devraient-ils les lire ?

Livres en Podcast

JD : Eh bien, je pensais qu’il y avait trop de podcasts. Que pourrais-je faire de différent pour apporter de la valeur ? Ainsi, nous avons décidé de nous concentrer sur les livres et d’utiliser l’émission pour aider à expliquer la théorie économique tout en faisant promotion de certains des grands ouvrages de l’école autrichienne. Nous abordons parfois les sciences politiques, parfois la philosophie, à l’occasion la fiction ou l’histoire de l’opposition à la guerre, mais le plus souvent, nous nous recentrons sur la théorie économique.

Certains écoutent fort religieusement. Mon discours est le suivant : si vous ne lisez pas le livre, le podcast en est le résumé. C’est comme regarder le film au lieu de lire le livre. Et cela pourra vous inciter à l’acheter et le lire. Pour les gros livres, nous faisons plusieurs épisodes, pour ne pas se précipiter. J’espère que dans cinq ou dix ans, les anciennes émissions auront encore de l’intérêt, ce qui n’est pas le cas, je pense, de bien des podcasts sur l’actualité.

J’essaie toujours de me dire : qu’est-ce qui a de la valeur et qu’est-ce qui dure ? Ces livres seront encore là dans des années, et nos explications ou éclaircissements sur ces livres seront encore là.

Jeff Deist, interviewé par Saifedean Ammous.

  1. NdT : Parce que, comme il est dit plus loin, le réflexe des gens sera de plus épargner face à l’incertitude accrue, ce qui rend la monnaie plus rare et donc réhausse sa valeur, ce qui baisse tous les prix du marché exprimés dans cette devise.
  2. NdT : Traduit et disponible en français. Nous contacter.
  3. NdT : Au sens que les prix baissent, mais la masse monétaire n’est pas affectée.
  4. NdT : Thèse typiquement keynésienne, l’antithèse de l’analyse autrichienne.
  5. NdT : Gros pick-up surpuissant déguisé en voiture de ville.
  6. NdT : La tendance chez les gens à préférer le court-terme au long-terme, à agir avec moins d’attention donnée au futur.
  7. NdT : La «Fed», la banque centrale américaine.
  8. NdT : Célèbre auteur de livres de cuisine populaires.

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