Nathalie Janson est professeur de finance et d’économie à Rouen, au Graduate School of Management, depuis septembre 2001 et à Sciences-Po Paris. Elle enseigne dans les domaines suivants : la finance internationale, l’intermédiation financière, l’institution financière, la finance d’entreprise, l’économie de gestion monétaire et bancaire. Elle a obtenu un master en économie internationale et bancaire en 1989 et un doctorat en économie bancaire en 2000, avec une thèse consacrée à la justification de Bâle I et supervisée par Christian de Boissieu, à l’université de Paris La Sorbonne avec un jury composé d’André Fourçans, de Pascal Salin, de Georges Selgin et de Lawrence H. White. Depuis vingt ans, elle se passionne pour l’environnement et les pratiques des banques au niveau international. Elle fait également partie des 100 auteurs du livre Libres ! 100 idées, 100 auteurs.
La « crise des subprimes » en 2007 a déclenché une série de faillites et de paniques bancaires à un niveau jamais connu depuis la Grande Dépression de 1930. Cette crise semble être une preuve supplémentaire de l’inefficacité de la réglementation, par l’accord de Bâle II. En effet, l’objectif explicite de la réglementation du marché du capital est d’offrir la stabilité bancaire. L’état actuel des systèmes bancaires dans les principales économies démontre que le renforcement de la réglementation a été un échec. Aussi Nathalie Janson pose légitimement la question de l’opportunité de ce renforcement de la réglementation du marché des capitaux. La réglementation de Bâle I avait été révisée sous la pression des critiques mettant en valeur le niveau insuffisant de la réglementation pour empêcher les crises bancaires du Japon et dans les pays d’Europe du Nord durant les années 1990. Alors, au lieu de juger l’échec de la réglementation par son insuffisance restrictive, il est judicieux de se poser la question inversement. Le marché du capital souffre d’une réglementation inadaptée.
Le développement des technologies de l’information diminue considérablement le coût de l’information et augmente considérablement la vitesse à laquelle les demandes de retraits sont adressées aux banques en difficulté. Dans le passé, la demande pour les retraits, explique Nathalie Janson, pouvait être ralentie par une « file d’attente » et par l’existence d’heures d’ouverture des succursales bancaires. Compte tenu de ces nouvelles circonstances, une pénurie de liquidités peut avoir une conséquence encore plus grave sur une banque puisque le retard entre les « mauvaises nouvelles » et la panique bancaire se raccourcit de façon spectaculaire. Nathalie Janson illustre ce fait par le cas de la Northern Rock Bank en Grande-Bretagne : une banque ne pouvant plus emprunter auprès de ses pairs sur le marché interbancaire. Par cet exemple, Nathalie Janson analyse les conséquences de l’instabilité majeure introduite par une crise de liquidité et des conséquences de la soi-disant « instabilité endémique » du système bancaire des réserves fractionnaires.
Au cours de ces dernières années, plusieurs pays ont réformé leurs institutions monétaires, afin de renforcer leur crédibilité. La récente crise financière montre à l’évidence leur incapacité à stabiliser un système monétaire complexe. En 2004, dans un ouvrage rassemblant les essais de Pascal Salin et de Giuseppina Gianfreda, Nathalie Janson analysait déjà un système d’émission monétaire par des banques privées libres comme alternative à un système actuel avec une banque centrale.